San Blas - Panama

Para el español oprima aqui...


2018.01.01-03 Santa Marta - Islas de San Blas 

(Puerto Obaldía / P. Carreto) 256 milles

Il est dur de quitter la Colombie, les parents, les amis. C’est un pays que nous aimons beaucoup. Mais c’est la vie des marins, nous devons continuer notre sillon….


Nous partons avec peu de vent et ça dure toute la traversée. 44 heures au moteur et peu de voile. Nous traversons l’embouchure du Rio Magdalena sans problèmes, parfois en cas de pluie ce secteur est encombré de troncs et des branches qui peuvent être dangereux. Notre route, prudente, nous fait passer à 10 milles du delta et nous ne rencontrons aucun obstacle.

Une navigation tranquille…


Un visiteur qui passe avec nous toute la nuit
on a du attacher NIKI qui voulais prendre le visiteur

















Nous arrivons au Panama. Les San Blas (Kuna Yala) sont le territoire des Indiens Kuna. Nous jetons l’ancre à Puerto Carreto le 3 janvier à 15 heures, nous ferons le lendemain les papiers d’entrée au Panama.

Les San Blas constituent un vaste archipel de 340 îles  s’étirant le long de la côte  caraïbe de Panama.
Ces îles et la côte adjacente sont uniques. Aujourd’hui encore, elle abritent des centaines de km2 de forêts tropicales intactes, avec une faune et une flore unique. Le jaguar y règne encore comme super prédateur,  crocodiles, boas, des centaines d’espèces d’oiseaux habitent le secteur.
Les îles et la côte constituent la Comarca de Guna Yala, selon la dénomination des Indiens Kuna qui y vivent depuis des siècles. Ils sont encore 50'000 environ, le 10% du nombre présent lors de l’arrivée des Espagnols au 16e siècle. Le territoire n’est pas divisé en propriétés individuelles, les forêts sont communes. Originaires des montagnes du Darien, les Kuna ont migré vers les îles et y ont établi leurs villages il y a des siècles, pour fuir la pression d’autres tribus et trouver des habitats sans prédateurs, serpents venimeux et glissements de terrain. Les villages sont encore aujourd’hui établis sur certaines îles, qui peuvent alors être densément peuplées.

La société Kunas est matriarcale. L’ économie est basée sur les noix de coco,  vendues aux commerçants colombiens qui atteignent les San Blas avec des barcasses fortement motorisées. La région s’ouvre un peu au tourisme, surtout lié aux bateaux de passage qui visitent de plus en plus les îles. Les femmes cousent les célèbres « molas », sorte de tapisseries aux motifs variés et très décoratives. Dans plusieurs mouillages, les Kuna approchent les bateaux à bord de leurs pirogues en bois, proposant des molas, du poissons, des légumes, des langoustes.

La société Kuna est très  bien organisée, la vente de parcelles aux étrangers est interdite, tout comme le mariage en dehors des Kuna. La communauté joue un rôle fondamental. Par exemple, dans la plupart des mouillages est prélevée une taxe de 10USD qui va à la communauté. Chaque village a un chef spirituel et politique, le saila. Le pouvoir de ce personnage est grand dans les villages les plus traditionnels, à mesure que le village adopte une vie plus proche de celle des autres panaméens le rôle du saila décroît. Il reste vrai que les navigateurs doivent respecter plusieurs règles dans le territoire Kuna, afin d’être acceptés et de respecter la tradition de ce pueple qui est un de ceux qui ont le mieux conservés leurs traditions en Amérique du Sud et centrale.

L’histoire de ce territoire a été mouvementée.  Conquistadores Espagnols, corsaires utilisant les bons mouillages des îles pour attaquer les ports espagnols ont perturbés la vie paisible des Kuna, peu agressifs et pacifiques. Le Panama faisait partie de la Gran Colombia, et en 1785 un traité a été signé entre Espagnols et le chef suprême des Kunas. Ce traité leur garantissait de pouvoir vivre en paix dans leur territoire. Les choses se sont compliquées quand le Panama est devenu indépendant, en 1903. Le gouvernement panaméen a essayé de dominer le territoire, ce qui a provoqué des rebellions sanglantes. En 1925 le statut autonome du Guna Yala a été reconnu par Panama, et depuis les relations restent détendues. En 1953 les Kunas ont obtenu le pouvoir législatif et administratif complet pour leur territoire.


Aujourd’hui on remarque toujours cette indépendance, soutenue par l’interdiction de mariages interraciaux.

2018.01.03 Puerto Carreto. 08°.46.921N 77°.34.491W

Navionics n’est guère ne cartographie performante pour les San Blas. Le guide de Eric Bauhaus sur le Panama est indispensable dans ces eaux. Ses points de route sont précis et permettent de s’orienter parmi les innombrables récifs coralliens. Malgré cela, de nombreux voiliers se perdent dans ce secteur chaque année.




La baie de Carreto est vaste. Nous mouillons en face du village Kuna


Pratiquement dans chaque île les Kuna  demandent une petite contribution pour mouiller. Une pirogue nous approche avec un gars d’un certain âge et deux jeunes femmes en costume traditionnel. Très courtois,ils nous demandent 10 USD pour ancrer pendant un mois. Les jeunes femmes ne souhaitent pas être photographiées. Le saila (chef) du village est très traditionnel et ne souhaite pas de visiteurs dans le village après 17 heures. De même, télévision et photos sont bannies. La nuit tombée, nous ne voyons qu’une seule lumière dans le village.

Nous passons une nuit très tranquille. Le lendemain le village commence son activité vers 7 heures du matin.



2018.01.05 Puerto Obaldía. 8°39.870N 77°25.372W

A 8h du matin nous levons l’ancre, direction Puerto Obaldia, pour faire l’entree au Panama. Nous mouillons devant le village, pas loin du débarcadère vers 11 h. Nous nous rendons à terre avec le dinghy. L’armée nous accueille aimablement et nous indique où faire les papiers. Une animation inhabituelle règne au village. Un membre de l’ambassade américaine et de nombreuses personnes viennent d’arriver à bord de deux gros hélicoptères. Ils recherchent un jeune américain de 26 ans disparu depuis le mois de juin 2017. Avec l’équipe de secours se trouve aussi le père du jeune homme. Depuis l’immigration ici à Puerto Obaldia, le jeune n’a plus donné de signe de vie. Il faut dire que le secteur est très  isolé et sauvage, une grande prudence est nécessaire pour s’aventurer dans la jungle.


Le village est minuscule, il comprend un hôtel et un magasin avec des produits de base. Deux ou trois internet café offrent une liaison très précaire. La première étape est l’immigration pour tamponner les passeports. Nous obtenons un visa pour trois mois, renouvelable à Panama. Les affaires maritimes nous octroient ensuite le permis de navigation pour une année. Le tout se déroule plutôt lentement, mais les fonctionnaires sont très aimables. L’ensemble du processus nous coûte 400dollars américains, ce qui fait que cette étape est la plus coûteuse au niveau administratif de tout notre voyage.



Nous retournons sur PITU. Surprise, le lecteur de cartes ne fonctionne plus ! Nous avons une vieille version du software du C17 Raymarine qui permet de relancer la machine.

Nous partons à 14.10 pour  Puerto Perme, une petite baie près de Puerto Obaldia. Au moment où nous entrons dans la baie, vers 16 h, un déluge nous accueille. Visibilité presque nulle. La baie est occupée par un catamaran, l’entrée est bordée de récifs. Et voilà que l’interrupteur du guindeau qui permet de baisser l’ancre ne fonctionne plus. Nous ressortons de la baie en utilisant la trace sur le lecteur de cartes et décidons de retourner à Puerto Carreto que nous connaissons déjà. Heureusement le guindeau peut être utilisé depuis le cockpit et nous pouvons ancrer. Il faudra réparer l’interrupteur à Shelter Bay Marina.

08°47.015N77°34.412W

La nuit a été magnifique après la pluie, une bonne bouteille de vin rouge bue sous les étoiles en face du village Kuna sans lumières nous a bien réconfortés….



2018.01.06 Los Pinos 8°59.443N 77°45.445W



19 nautiques nous séparent de LosPinos, appelée Tupak par les Kuna. Tupak  signifie baleine, effectivement de loin cette île rappelle une baleine.
Nous mouillons dans une petite baie protégée, avec  un à cinq mètres d’eau sous la quille. Crocodile, le catamaran autrichien que nous  avions aperçu à Puerto Perme, arrive peu après.

Un restaurant appartenant à la communauté kuna nous accueille, nous y dégustons un délicieux poulpe avec des patacones, galettes de plantain frites. Enrique, le Kuna qui gère le restaurant, nous explique comment atteindre le village que nous apercevons au loin. 

Nous laissons le dinghy au ponton de restaurant et partons à pied pour une belle ballade le long de la mer, sous les cocotiers.
Le village est un ensemble de huttes, chaque famille vivant dans une ou plusieurs huttes en fonction de sa taille.  Chaque unité familiale est délimitée par une palissade. Quand un jeune se marie, il est accueilli dans l’unité de son épouse. En fonction des besoins une nouvelle hutte peut être construite ou bien tous se regroupent dans une des structures existantes.

Les hommes pêchent et cultivent des champs sur la terre ferme, les femmes se chargent de la maison et confectionnent les molas.






Nous sommes frappés par la quantité de plastique qui encombre les plages, surtout des bouteilles. Dans le village de Los Pinos, par exemple, les gens mettent leurs ordures dans un endroit centralisé, mais bien trop près de la mer. À chaque petite tempête, tout finit dans l’eau.  


Nous parlons avec le genre du saila qui nous explique que le village  a essayé d’améliorer la situation, mais il est conscient que cela ne suffit pas. Il faudrait des structures centralisées et professionnelles, on est loin de cela dans le Kuna Yaya et dans tout le Panama, d’ailleurs. 

Le cimetiere à côté du village, les tombes ont l’allure de petites maisons









 







Les Kunas vendent leurs abondante récolte de noix de coco aux marchands colombiens qui les approvisionnent en fruits et légumes. Ils sont soit payés en argent, 50 ct par noix de coco, soit en marchandise. La Colombie est friande de ces noix de coco, elle n’en produit pas assez. L’argent liquide va en partie à la communauté et en partie aux propriétaires des cocos. 

Los Pinos a une des plus belles plages des environs, elle attire les touristes d’autres îles, comme Ustupu. Les Kunas viennent en famille passer le dimanche.
Six voiliers se retrouvent au mouillage, dont Crocodile, le voilier autrichien, ainsi qu’un groupe de voiliers américains. Nous avions connu un couple, Bobbie et Craig, à Grenade.

Nous profitons du dimanche pour nous reposer et planifier la route du lendemain.

2018.01.08 Los Pinos - Mono Island 9°16.234N 78°07.476W






Nous partons à 7.25 pour une navigation de 30 nautiques entre îles et récifs. Nous suivons les points de route de Bauhaus, dont le livre “The Panama Cruising guide” est indispensable dans ces eaux, mal cartographiée par Navionics.

Nous nous déplaçons à 1800 tours et 4.5 nœuds. Nous devons nettoyer l’hélice, patelles et autres animalcules réduisent beaucoup la vitesse. Comme ces eaux sont fréquentées par des crocodiles, que les Indiens appellent Roberto, nous attendons de trouver des eaux claires…

Isla Mono n’est pas habitée. C’est une immense mangrove. Nous sommes bien protégé pour passer la nuit. La navigation doit être précise, partout on voit des récifs et la mer qui y déferle avec violence. Une petite erreur peut nous coûter le bateau…Maria veille  au grain et prépare la route avec beaucoup de précision.

Nous mouillons dans six mètres d’eau. À notre arrivée nous trouvons un voilier en Ali, arrivent ensuite Crocodile et le groupe des Américains. Nous pêchons une Sierra de 47 cm, qui finit au four. Délicieuse !


Comme on ne peut pas descendre à terre, nous nous reposons, lisons, regardons des films et préparons la route.

2018.01.09-11 Isla Tigre 09°25.959N 78°31.449W


28 nautiques en zigzagant entre îles et récifs. Un beau thon est invité à bord. En un tour de main, les filets sont sortis, prêts pour le sashimi. Niki reçoit sa part. Elle est si heureuse quand un poisson arrive à bord ! Dès que la canne est prête elle est très attentive, si un poisson mord et déroule le fil elle s’assied à côté de la canne et suit toutes les opérations jusqu’à ce que la prise est à bord. Ensuite elle nous fait clairement comprendre qu’une part lui revient de droit.



L’entrée du mouillage de la Isla Tigre est complexe, elle est flanquée de récifs et le mouillage comprend plusieurs hauts-fonds dans son centre. Nous sommes le seul bateau pendant les quelques jours que nous restons ici. Nous préparons le thon pour le congélateur, sous vide. Ce soir au menu pain préparé par Maria et champignons gratinés.


Mercredi 10 nous visitons le village. Nous atterrissons en face du Centre agricole de la Comarca Kuna Yala. Adolfo, un des préposés, nous accueille très aimablement et nous explique le rôle de son centre. Le gouvernement l’a créé pour améliorer les pratiques culturales des Kunas.
Le village compte environ 700 habitants. Certaines maisons ont l’électricité. La plupart des femmes portent l’habit traditionnel. Celles plus âgées colorent leur joues en rouge.

A mesure que nous avançons dans le village, les femmes sortent et nous proposent leurs molas. Une explosion de couleurs et de motifs ! Elles les fabriquent en superposant des toiles de différentes couleurs. Nous achetons une mola symbolisant des plantes et des fleurs et une autre avec un jaguar. Nous prenons aussi un bandana avec le symbole de la révolution Kuna, une svastica à l’envers.
Les molas sont toutes très belles. Chaque femme dessine d’abord le motif désiré sur un papier, puis cout les différentes toiles, qui viennent de la ville. Elles produisent aussi les chaquiras, bandes utilisées pour décorer chevilles et poignets.



Le village célèbre une bataille contre les troupes gouvernementales, il y a 26 ans, quand les soldats ont essayé de tuer un homme du village pour lui voler son embarcation. Hommes et femmes ont défendu leur concitoyen et les soldats ont été mis en fuite. Cet épisode témoigne des relations souvent tendues avec le gouvernement central.
Une raison supplémentaire de fête pour ce village est la maturité sexuelle d’une fille, qui vient d’avoir ses premières menstruations. La jeune femme est maintenue à l’écart, le corps peint de noir avec une teinture végétale, après un rite de purification avec de l’eau douce. Le village chante et mange un repas spécial pendant toute la nuit.
Troisième raison de fête ce soir : un mariage. La jeune Kuna peut se marier dès 14 ans. Il y a quelques années, les parents choisissaient l’époux, aujourd’hui la femme est libre de son choix.



Adolfo nous explique tout cela, ainsi que trois femmes qui travaillent sur des molas assises dans le bar d’Adolfo.


Une fois à bord, des pêcheurs nous proposent un immense crabe et quatre belles langoustes pour 20 usd.










Les toilettes








2018.01.10 Narganá y Corazón de Jesús. 
09°26.472N 78°35.091W (8m)


Les deux îles sont réunies par un pont. Comme les autres, elles sont entourées de récifs. La population de Nargana a abandonné les coutumes ancestrales des Kunas, leur chef n’a plus qu’une autorité symbolique, les femmes ne portent plus l’habit traditionnel. TV et électricité sont présentes dans le village. Ici comme partout aux San Blas, la gestion des déchets pose problème, on voit une couronne de plastique dans les mangroves en face du village.

On capte même un réseau wifi, lent mais suffisant à lire nos courriels à bord. Nous passons la nuit à l’ancre, le lendemain nous achetons 60 litres de diesel, par sécurité, car nous naviguons presque tout le temps au moteur. 


Nargana




El grave problema de las basuras


2018.01.11 Green Island  09°26.794 N 78°35.040W (8m)

Cette île paradisiaque se trouve à une heure de Nargana. Nous arrivons dans le secteur des SanBlas plus fréquenté par les bateaux. Nous en comptons huit au mouillage. Nous profitons des eaux cristallines pour nettoyer un peu la coque. Les longues permanences de PITU dans des ports, cette année, ont eu raison de notre antifouling, même si Interlux vante son produit Micron CSC et prétend qu’il reste efficace pour deux ans…
Nous débarquons et marchons autour de l’île. 30 mn suffisent. Quand Maria se baigne dans l’eau magnifique, une dame nous dit qu’il y a quelques mois une navigatrice a été attaquée par un crocodile, reportant des blessures graves à une jambe et au visage. Elle a dû être rapatriée d’urgence en France.

Cela refroidit un peu nos envies de baignade, même si de telles attaques sont très rares. Les locaux disent que lorsqu’ un croco est en vue, il suffit de taper dans les mains et de hurler Roberto, le surnom de ces animaux, et le reptile s’en va. Qui a envie d’essayer ?




2018.01.12 Coco Bandero E. 09°30.765N 78°36.994W

Quatre petites îles émergent au milieu des recifs, très étendus. Impossible de naviguer la nuit, et même le jour la navigation doit être très  précise. Il vaut mieux naviguer ente 9 et 16 h, si possible avec le soleil derrière soi, pour examiner les fonds.


Nous mouillons sous le vent d’une des îles, dans 8 m d’eau,  à l’écart de la masse de voiliers qui ancrent dans ce complexe d’îles splendides. La mer passe du bleu foncé au bleu clair, puis blanc et enfin café au lait. Ces couleurs donnent une idée de la profondeur, le bleu foncé représentant l’eau la plus profonde.






2018.01.14 Cayo Holandés E 09°34.983N 78°40.449W (10m)


Ce sont les îles situées le plus au nord, un immense récif de 7 nautiques qui casse la houle atlantique. Nous choisissons l’est du récif pour mouiller, sous le vent de l’île au sud du lieu-dit la piscine, ainsi appelé à cause des eaux vert clair. Notre mouillage est bien abrité, presque désert, les autres voiliers allant tous vers la piscine. De plus ici on n’entend pas le bruit des vagues qui brisent sur les récifs, bruit fascinant mais un peu opprimant à longueur de journée.
Le lendemain un voilier français et un autre neo-zélandais suivent nos traces. Nous nous promenons en dinghy autour des îles, à la recherche de crocodiles, mais nous n’en voyons pas. Nous surprenons une manta et admirons des centaines de grosses étoiles de mer écarlates.


Comme ce secteur est très fréquenté, de nombreux Kuna nous rendent visite, pour vendre fruits et légumes (ananas, papayes, fruits de la passion, citron vert, oranges, aubergines, oignons, tomates, poivrons, concombres, etc), molas, poissons, et encaisser les 10 usd demandés dans presque toutes les îles comme taxe de mouillage. Cette taxe va à la communauté et nous la payons bien volontiers. 

Le vendredi commencent à arriver les voiliers de l’ARC World. Nous en comptons une bonne vingtaine, la moitié de la cuvée 2018 qui compte 40 bateaux. Le tour du monde avec l’ARC dure 18 mois. Vraiment trop peu pour nous qui avons mis 6 ans à arriver aux San Blas depuis la Méditerranée. Sans parler du prix, 17'000 livres cete année. Mais bon,  chacun a  ses goûts et fait comme il l’entend.






on pense à nos amis Suisses avec une bonne fondue achetée en Colombie



El verdadero uso de las Molas


2018.01.21 Chichime  9°35.011N 78°52.865W

Ce groupe est composé par de petites îles avec cocotiers et récifs de tous les côtés. Impressionnant de voir en arrivant plusieurs bateaux sur les récifs, abandonnés et démolis peu à peu par la mer. Comme le mouillage classique est plein, l’ARC nous a précédés, nous mouillons au sud du groupe, seuls avec trois autres voiliers. Le paysage est splendide et nous sommes protégés de cette houle fastidieuse de deux mètres que nous avons rencontré en venant. 




Una de los tantos veleros que se puerden es esta area llena de arrecifes. Navegacion de mucho cuidado!

La siesta de Niki



2018.01.22 Puerto Linton 9°36.751N 79°35.295W  

Nous quittons le territoire Kuna et entrons dans la région Atlantico du Panama. Nous mouillons près de l’Isla Linton, pas loin de la nouvelle marina qui a été créée en 2015, mais les travaux sont actuellement arrêtés, probablement faute de moyens. La marina dispose d’un immense travel lift, mais elle est peu accueillante. Elle est assez pleine.
Nous y rencontrons Perrine et Manu et leurs trois enfants, Robin, Marius et Émile, du voilier Sea You. Un jeune couple français qui a décidé de faire un tour de l’Atlantique sur deux ans. Nous les avons connus à Grenade, et ils vont partir vers Providencia, le Belize , Cuba, les Bahamas puis la France. Nous passons de très bons moments avec eux. Bon vent, les amis !

Il y a de nombreux voiliers dans la baie de Linton, la plupart attend le moment opportun pour passer le canal de Panama et continuer vers le Pacifique, d’autres continuerons leur route à l’ouest des Caraïbes.


Nous allons à Panamarina en dinghy. Cette marina sympa tenue par des Français est reliée à la baie de Linton par un canal étroit dans la mangrove. Il est assez compliqué d’en trouver l’entrée la première fois, mais une fois dans le canal tout est facile. Nous apercevons des singes capucins.

2018.01.27 Panamarina 9°36637N 79°36.532W


Entre Puerto Linton et Panamarina il y a seulement trois nautiques, mais la mer est très houleuse. Nous faisons un détour assez large pour laisser les récifs à notre bâbord, et trouvons le passage pour Panamarina. Pas évident avec les vagues qui déferlent et un marquage déficient ! un voilier sur les récifs juste à l’entrée nous incite à la plus grande prudence.


À Panamarina les bateaux sont sur bouées. Au bureau de la marina nous trouvons une carte SIM qui nous permet d’actualiser le programme du lecteur de carte Raymarine C27 qui s’est déconfiguré à Puerto Obaldia.
Les questions techniques électroniques ou autre sont souvent complexe à bord d’un grand voilier comme PITU, mais nous avons pu jusqu’ici trouver des solutions.

Panamarina a un esprit bon enfant, l’ambiance est agréable, grâce aussi à un bon restaurant français. Nous y consommons le meilleur steak frite que nous avions mangé depuis longtemps.

Notre bimini ayant rendu l’âme, nous demandons au sellier local, Alain, de nous le refaire. Il a belle allure en stamoide blanc.









2018.02.05 Shelter Bay Marina  9°36.637N 79°36.532W

Heureusement le vent a baissé un peu, nous partons pour Shelter Bay depuis Panamarina avec 15-20 nœuds. À la sortie, le canal étroit de Panamarina est moins impressionnant qu’à l’arrivée.
La partie de la côte entre les San Blas et Colon est appelée par les locaux “Costa arriba”.  Beaucoup d’esclaves congolais y ont été déportés, ce qui a influencé la culture de la région. Aujourd’hui encore un langage secret de l’époque peut être écouté jusqu’à Portobelo.

Cette côte est très exposée aux alizés puissants qui viennent de la Colombie, ils peuvent souffler à 40-50 nœuds.

Nous appelons Cristobal Signal Control à la VHF, canal12, à six nautiques des brise-lames qui protègent la zone de mouillage avant le canal de Panama. Nous informons que nous comptons passer à l’intérieur du brise-lame et nous diriger vers Shelter Bay. La tour de contrôle qui nous suit depuis un moment grâce à notre AIS nous demande de rappeler un mille avant le brise-lame, il nous donnera à ce moment le feu vert.



Juste après le brise-lame nous appuyons à tribord jusqu’à Shelter Bay, dont le canal d’entrée entre des récifs est très mal marqué. Nous apprendrons par la suite que de temps à autre un bateau finit sur les rochers. Nous passons sans problèmes, la trace nous sera utile pour la sortie.




Shelter Bay Marina







La marina est très complète, salle de lecture, restaurant, piscine, buanderie, wifi, eau et électricité 110 et 220V, chantier. John, le manager et son équipe nous reçoivent fort aimablement. Nous restons deux jours à l’eau puis nous sortons PITU pour le carénage. Nous décidons aussi de remonter la ligne de flottaison, le bateau est vraiment trop lourd à l’arrière.

Nous décidons de vivre à bord au chantier, situation pas vraiment agréable, mais nous nous adaptons. Nous pouvons ainsi bien surveiller les travaux.
La moins satisfaite de cette situation est Niki, que nous n’osons pas laisser libre dans le chantier à cause des autres chats et surtout de la faune locale, serpents, crocodiles et grenouilles venimeuses   venant du parc national adjacent à la marina. Elle passera donc sa permanence au chantier enfermée dans le bateau, ou dans sa cage sur le pont. Une fois de plus nous admirons comme un chat peut être fataliste et résilient.
À part quelques acrobaties pour obtenir la peinture antifouling, tout se passe bien, l’équipe d’Edwin, le chef de chantier, travaille bien et vite.
Nous changeons le rouge de la ligne de flottaison par la couleur sable de Awlgrip, la même couleur qu’Amel utilise pour ses nouveaux modèles. Nous changerons aussi d’antifouling, nous avons trouvé Seahawk FT 44 qui est compatible avec notre Interlux Micron CSC.

Avec ce carénage nous espérons ne pas avoir de problèmes aux Galapagos, les autorités surveillant de près la propreté des coques.


Antes

Antes

Despues

Despues

Despues



Nous faisons la connaissance d’un couple Suisse, Nicole et Jacques. Ils partagent leur  temps entre le Panama sur leur catamaran Tavae et la Suisse. Ils nous font profiter de leur voiture pour l’avitaillement et la visite de différents endroits autour de Colon. 

Colon



La population de Colon a une descendance Afro-antillaise. La ville a une très mauvaise réputation question sécurité, et elle est certainement dangereuse. Comme partout on y rencontre cependant des gens très aimables. Il y a des secteurs où réellement il ne faut pas aller, et on voit bien des rues totalement délabrées. Il existe des projets de réhabilitation, mais personne ne sait exactement ce qu’ils vont devenir.

Nous allons au centre commercial Cuatro Altos avec Jacques et Nicole. Nous pouvons ainsi compléter notre avitaillement dans un excellent supermarché, bien achalandé et aux prix intéressants, El Rey. 


Existe la Zona libre de Colon, la segunda más grande del mundo después de la de Hong-Kong, pero la entrada y manejo de la mercancía es complicada para los particulares.

A Colon pudimos ir en varias oportunidades por medio del bus de la marina y también a la ciudad de Panamá tomando un bus desde el terminal de transporte de Colon. El bus nos llevó a Albrook mall y de regreso a Colon tomamos un taxi que nos lleva a la marina.
Il existe une zone franche à Colon, la deuxième plus grande au monde après Hong Kong.  On y trouve de tout, mais il faut savoir s’y repérer. Il vaut mieux utiliser les services d’un taxiste de confiance.

Nous nous rendons plusieurs fois à Colon, grâce au bus gratuit de la marina qui amène les gens à Cuatro Altos et au terminus des bus, d’où on peut prendre un bus pour Panama City et une des grandes surfaces de cette ville. Nous nous rendons à Albrook Center pour y trouver du matériel électronique.

Il est facile de revenir à Colon en bus puis de prendre un taxi pour Shelter Bay, en demandant chaque fois le prix de la course à l’avance.

Le trajet de la marina à Colon est agréable, il passe par un parc national et la route franchit les écluses du canal. Parfois, quand les portes des écluses sont ouvertes, il faut embarquer sur un ferry. Un pont gigantesque passant au-dessus du canal est en construction, il va bien faciliter la vie des panaméens qui sont souvent pris dans les bouchons.

Nous visitons avec Jacques et Nicole le centre d’interprétation du canal, d’où nous pouvons observer le passage d’un Neopanamax par les nouvelles écluses inaugurées récemment. Ces bateaux sont immenses, des remorqueurs les poussent, tirent et stabilisent au milieu de l’écluse. Le centre est bien fait et comprend des panneaux pédagogiques, une salle de cinéma ainsi que des explications en direct qui commentent le passage des bateaux. 








Fuerte San Lorenzo
Ce fort se trouve à l’embouchure du Rio Chagres, utilisé pour remplir le barrage du lac Gatun.  C’est une des rivières les plus importantes du Panama et faisait partie de l’ancienne route transisthmique qui reliait la ville de Panama avec la côte caribéenne. Ce parcours empruntait la voie terrestre depuis la ville de Panama, puis les marchandises étaient chargées sur de petits bateaux sur le Chagres

Une attaque navale à l’embouchure du Chagres causait donc de graves problèmes au commerce espagnol
La ville de Portobelo, le fort de San Lorenzo et la ville fortifiée de Panama constituaient un triangle stratégique protégeant l’accès à la mer lors de la domination espagnole.

Nous admirons 24 canons de l’époque à San Lorenzo, ils pouvaient atteindre des cibles à 1200 m, portée suffisante pour défendre toute la baie.

Le fort est aujourd’hui un parc très agréable, nous y faisons un excellent pique-nique et observons de nombreux animaux, dont des coatis et des singes hurleurs.



























2018.02.19 PITU retourne à l’eau

Les travaux terminés, nous avons deux jours pour les préparatifs du passage du canal. Notre agent, Erick Gálvez, se révèle excellent, proactif, organisé et très aimable. Le voilier a été mesuré par un employé du canal avant sa sortie pour le chantier. Nous recevons les longues amarres ainsi que les pare battages supplémentaires le 20 février. 






Le passage du canal est un moment mémorable. Nous laissons derrière nous l’Atlantique, dans lequel nous venons de naviguer endatn six ans. Le Pacifique va s’ouvrir devant notre proue…





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